Les médiations en Afrique

[label type=”label” style=”default” title=”La médiation administrative”]

La plus connue des formes de la médiation en Afrique est la médiation administrative. Elle s’est développée en Afrique francophone selon le modèle du médiateur de la république française – lequel a désormais évolué en France sous la désignation de Défenseur des droits. Cette forme de médiation est destinée à identifier et résorber les difficultés que les administrés rencontrent avec les administrations. Elle est calquée sur l’ombudsman parlementaire suédois (1809).

Cette forme de médiation, qui relève d’une pratique de la conciliation-arbitrale, consiste :

  • à recevoir les plaintes des administrés,
  • à constituer des dossiers,
  • à les instruire au regard du droit et du sens de l’équité du médiateur administratif et des personnes travaillant à son service,
  • puis selon leur avis, de rejeter la doléance ou de la défendre auprès de l’administration en cause
  • le cas échéant et selon l’état du droit, le médiateur peut faire des propositions de loi ou suggérer des évolutions de pratique
  • le rapport annuel du médiateur administratif est souvent porteur de recommandations.

Cette pratique de la médiation administrative n’a rien à voir avec la médiation professionnelle.

[label type=”label” style=”default” title=”La médiation politique”]

Il existe aussi une forte tradition de l’intervention de tiers dans les conflits politiques. Les médiateurs politiques sont nombreux. Ils interviennent au nom de l’amitié qu’ils ont pour l’un ou l’autre afin d’anticiper la dégradation d’une situation.

Cette pratique n’a rien à voir non plus avec la médiation professionnelle, dont elle pourrait d’ailleurs avoir quelques avantages à s’inspirer, notamment en ce qui concerne l’indispensable posture de distanciation : indépendance, neutralité et impartialité, ainsi que la garantie de confidentialité.

[label type=”label” style=”default” title=” Les médiations selon la pratique coutumière”]

Ces formes de médiations relèvent de ce qui est habituellement appelé le “droit coutumier” ; c’est-à-dire là où le droit constitutionnel ne parvient pas à être respecté, c’est le droit tel qu’il est conçu par les habitants ou les rois locaux qui est pratiqué.

Il est souvent d’usage de recourir à un tiers de type bon conseil et ce n’est pas du tout la même chose que de pratiquer la médiation professionnelle. La palabre par exemple n’a strictement rien à voir avec la médiation professionnelle. Au contraire, c’est une pratique traditionnelle qui reposent sur des croyances souvent éloignées de la raison qui fonde la pratique de la médiation professionnelle (Cf. Travaux de synthèse de Thierno Bah, publiés sur le site de l’Unesco).

Toutefois, l’ensemble des pratiques de médiation témoigne d’une recherche à laquelle il manquerait une ligne directrice. C’est pourquoi l’école française de la médiation, EPMN, propose ses formations aux praticiens de la prévention et de la résolution des conflits dans les pays d’Afrique.

Le WikiMediation permet de faire un état des lieux de la médiation en Afrique.